Une fois n’est pas coutume, il ne s’agira pas ici de mécanique mais d’une chose qui se passe une fois par an chez moi :
la presse des pommes pour la fabrication du cidre.
Je vous ai fait un petit reportage qui vous informera des différentes étapes.
Ainsi, lorsque vous viendrez, ou re-viendrez, et que vous ferez couler le liquide dans votre verre, vous saurez exactement ce que vous êtes en train de boire et aurez pris connaissance de sa méthode de fabrication….
Par les temps qui courrent, nous ne sommes jamais mécontent de connaître la provenance de ce que nous consommons !!
Allez c’est parti !
Une fois avoir mis le matériel en place et préparé le coral qui servira a stocker les pommes….
Il est temps d’aller les ramasser…
Les pommes se ramassent au sol et sont entreposées dans des remorques qui les achemineront jusqu’ici……
Il faut quelques jours pour les ramasser car l’air de rien….il y en a quelques unes…..
26 tonnes et des brouettes……
Et maintenant, c’est parti !
Aprés un coup de nettoyeur à haute pression (ici en panne et remplacé par un vulgaire jet d’eau pour quelques heures) visant à enlever la terre qui se trouve sur les fruits….
Elles sont chargées sur un élévateur…..
….et triées au passage.
Cet élévateur les acheminent vers un entonnoir…..
…au fond duquel elles vont se déposer et flotter au dessus d’un trou rempli d’eau dans lequel une vis sans fin les prendra pour les remonter vers le broyeur.
Pendant ce temps on installe la première clayette qui servira à récupérer les pommes broyées, sur laquelle on pose un cadre en bois….
….qui lui même sera recouvert d’une toile spéciale trés résistante….(dans le temps, les anciens faisait ça avec de la paille)….
On peut donc maintenant actionner le broyeur et faire tomber le hachis sur cette toile….
Il faut en mettre assez……
Le but étant de le remplir jusqu’au bord du cadre en bois….
Une fois bien remplie, la toile est refermée…..
…le cadre enlevé….
…et reposé aprés avoir intercalé une autre clayette.
Aprés, les mêmes gestes sont répétés….
Une toile….
Les pommes broyées….
Une clayette…..etc….
Et on monte…….
on monte……
…..jusqu’à arriver à 8 étages…..
Ensuite, à l’aide d’une corde….
Et d’une poulie actionnée par une manivelle…..
…nous allons déplacer l’ensemble sous la presse hydraulique….
Afin d’éviter un accident qui pourrait mener l’huile a se mélanger au jus de fruits en cas de fuite, la presse fonctionne avec de l’eau, seul le verrin est légèrement lubrifié avec de l’huile mais c’est de l’eau qui est comprimée pour pousser le verrin.
Une fois en place, on lance la presse……
Et ça presse……
…..ça presse……
encore et encore….
….jusqu’à atteindre plus de 300 bars de pression !!
Et le précieux liquide coule enfin !!!
Il coule a travers une toile filtrante pour remplir une bassine dans laquelle il sera aspiré et ……
……via cette pompe……
sera acheminé vers les cuves de fermentation…
Une fois que le jus a cessé de couler, nous relachons la pression…..
….retirons les clayettes…..
….ainsi que les toiles afin de les débarrasser des résidus secs….
qui seront entreposés dans une caisse puis mis en tas.
Ils seront utilisés plus tard, mélangés au fumier pour fertiliser les champs sur lesquels nous cultivons le maïs qui servira au gavage de nos canards…..
Voilà, le tour est joué, il ne reste plus qu’à répéter ces gestes pendant 2 à 3 jours et nous serons venus a bout des 26 tonnes de pommes…..
A titre d’information, 1 tonne de pomme donne habituellement 600 litres de liquide.
Cette année, le rendement sera moindre car les pommes sont “sèches”, elles ne contiennent pas beaucoup de jus, donc pas beaucoup de sucre….Cela est dû aux pluies de cet été et au manque de soleil…..
Lorsqu’on goûte le jus à la sortie du robinet, il est trés acidulé et d’une couleur claire qui s’apparente plus à un jus de citron qu’ à un jus de pomme…
Cela laisse présager un cidre qui sera relativement sec…
Dans 48 heures, les résidus présents dans le jus de pomme se seront regroupés pour former un chapeau en haut des cuves……Le liquide sera alors soutiré (donc par en bas) et transvasé dans une autre cuve….La fermentation pourra alors débuter….
Je vous passe les détails mais il faudra, grosso modo, 2 mois et 1/2 à 3 mois pour que la fermentation se fasse….
Au Pays Basque, toutes les cidreries débutent leur saison le 20 Janvier, (ouverture officielle des cidreries) date qui correspond a peu prés à la fin de la fermentation de la cuvée de l’année…Nous présentons ainsi ce que l’on pourrait appelé le cidre nouveau”
Cette année, nous sommes un peu en retard…..
Et voilà….
12 réponses sur « La fabrication du cidre »
Merci de ce reportage. Tu auras remarqué qu’il manque une dizaine de pommes… je te les ai piquées pour faire une compote ce soir !
Je savais plus ou moins comment on faisait, mais je n’avais jamais vu un reportage de fabrication artisanale.
Thanks Kaz !
Bises et @+
Chris
Je te souhaite bien du courage car elle ne sont pas trés sucrées…. :)Tu peux nénmoins faire comme certains chefs et adjoindre à ta compote un peu de beurre ainsi qu’un sirop à 30° (poids égal de sucre et d’eau que tu mènes à ébullition)….
La prochaine fois que je boirai un verre chez toi je penserai à ce reportage et j’apprécierai donc en connaisseur ce fabuleux breuvage 😉
@++
Pascal
Très intéressant.
merci, Kaz!!
sur! que je vais venir le déguster…!!
je pense même à une étude de type “double aveugle” multi-centrique avec le cidre de Bretagne………je ne pense pas avoir de problèmes pour trouver des ……..cobayes!!! bizzz, M.
bah ben heu ca a l’air d’etre du boulot
et bon a boire surement
Merci beaucoup ! J’avais quelque chose en Sciences Physiques sur le cidre et grâce à ce site j’ai pu comprendre et avoir une très bonne note sur le devoir ! Merci et bon courage car ça a pas l’air d’être du gateau. Au revoir
Content que ça t’ait servi l’ami !! Si l’envie te prend de joindre la pratique à la théorie, n’hésite surtout pas à venir nous rendre visite à la saison….On a commencé à presser aujourd’hui !!
Merci . Je compte fabriquer du cidre (30 bt.) avec des pommes de Savoie relativement sucrées… La dernière tentative m’a donné des bouteilles explosives.
Faut-il chauffer le jus après une courte fermentation (j’ai un pèse-sucre pour décider de la fin) ou laisser fermenter plus longtemps ? Certains font chauffer et remettent un sucre par bouteille
…
Bonjour,
Je ne suis pas expert en la matière mais vous pourriez effectivement laisser aller la fermentation plus loin, tant qu’il y a du sucre, il continuera à se transformer en alcool.
Si le jus est très sucré au départ, la fermentation est plus longue, au final, vous obtiendrez un cidre moins sucré mais avec un taux d’alcool supérieur.
Je ne peux pas être plus précis car ici, au Pays Basque, nous travaillons des pommes à cidre qui ne sont pas très sucrées, nous n’arrêtons pas la fermentation, ce qui, suivant les années, peut
donner un “cidre” qui monte à plus de 8 degrés.
C’est d’ailleurs pour cette raison que nous n’appelons pas ça du cidre, mais du “sagarno” (vin de pomme) car pour le cidre, la loi impose qu’il ne dépassent pas un certain taux d’alcool (6° je
crois, de mémoire)
Pour la méthode consistant à chauffer le cidre, je ne connais pas et ne peux donc vous renseigner….
Bonne journée.
KAZ
Très sympa ce reportage. Je souhaite créer une activité de ce type en parallèle de mon métier actuel. J’ai deux questions : quelle surface de verger pour produire 26 tonnes de pommes ? et combien
de bouteilles sont produites in fine ?
Merci d’avance ! Kénavo !