La différence de matière entre la culasse et le culot de la bougie fait qu’un jour ou l’autre, on peut être confronté à un filetage de puit de bougie qui foire…et là c’est le drame !
C’est ce qui vient de m’arriver pendant une révision que je faisais avant une sortie entre potes.
J’ai de la chance de m’y prendre assez tôt (1 mois avant ) j’ai donc le temps de voir venir.
Mais j’avoue que ça tombe financièrement assez mal et je m’étais fait à l’idée de faire la sortie annuelle de notre forum….en voiture
J’ai donc appelé mon gris qui se trouve à 1h30 de chez moi et lorsque celui ci m’a dit qu’il voulait d’abord voir la meule avant de faire un diagnostic, j’ai réfléchi au coup éventuel d’un aller-retour, sans être sûr d’avoir les moyens de faire réparer si jamais il fallait déculasser.
Des lectures sur internet, une discussion entre potes sur le forum et un tour chez mon mécano auto, habitué du farfouillage moteur puisqu’engagé dans pas mal de rallye auto, m’ont redonné de la vigueur et m’ont décidé à attaquer le chantier…seul
J’ai donc décidé de procéder à une réféction du puit de bougie sans démontage de la culasse et avec pose d’un manchon.
Mon mécano m’a donc prêté son taraud et m’a fourni un manchon de même diamètre et longueur du culot de ma bougie.
Première étape, vérifier à l’aide d’un tournevis que le piston est assez bas pour ne pas gêner le taraud puis procéder au nettoyage du plan de colerette de bougie afin d’être sur que l’épaulement du manchon vienne plaquer au maximum sur la culasse….
C’est propre…notez l’état pitoyable du filetage
Un de mes soucis avant de commencer est de bien tarauder dans l’axe histoire de ne pas avoir un filetage qui part de travers.
Je prend donc tout simplement de l’adhésif papier (celui utilisé par les peintres par exemple) et je le place derrière la bougie.
Ceci va me permettre de marquer la position initiale de la bougie et de positionner mon taraud en m’y fiant
Maintenant, va falloir y aller molo.
Voici la marche à suivre:
-Bourrer le taraud de graisse, ceci va permettre de laisser échapper le moins de limaille possible dans le cylindre et de rendre le taraudage plus “souple”.
-Une fois engagé, en surveillant bien l’axe, faire un tour et demi de taraud puis revenir d’un demi tour en arrière, on entend et on sent un léger “clac” signe que le copeau se sépare du support.
Procéder plusieurs fois en n’hésitant à sortir le taraud souvent, bien le nettoyer et rebourrer de graisse…
Au bout de 2 ou trois fois, le taraud commence vraiment à bouffer de la matière et ça se remarque lorsqu’on le sort.
La première phase du travail du taraud consiste apparemment à supprimer le filet existant, ça m’a pas vraiment rassuré mais il fallait bien continuer
Aprés plusieurs tours, retours, nettoyage graissage du taraud (j’insiste mais c’est important pour sécuriser le taraudage) nous voici à mi-course.
On attaque maintenant la dernière partie du taraud, c’est celle ci qui va véritablement créer le nouveau filetage.
Autant vous dire que j’ai fait encore plus doucement qu’au début
-un tour de taraud
-un demi tour en arrière
-un tour de taraud
-nettoyage et regraissage
Ainsi de suite et on s’enfonce, on s’enfonce
A ce stade ça grignotte fort !!
Nous voici en bout de course !
Inutile de vous dire qu’à ce moment, je suis déjà trés trés rassuré.
Une fois le taraud dévissé, voici le “superbe” filetage qui vient d’être réalisé
Même si j’ai pris des précautions pour que le moins de limaille possible rentre par le puit et même si je pense que la matière maléable de laquelle elle est issue ne ferait pas grand mal au piston, je vais quand même trouver une astuce pour en retirer le maximun juste par acquis de conscience !
Greffe d’une paille coudée (oui c’est important !) sur le bout de ma soufflette
Le coude de la paille va permettre de travailler sous le réservoir sans être gêné..
En soufflant, cela crée un tourbillon qui fait remonter les morceaux, j’ai bien été dans tous les coins et j’avoue qu’il est sorti plus de copeaux que je ne pensais , mais en insistant bien, tout sort.
Voilà…on attaque la dernière phase.
Je présente le manchon sur la bougie…
Et m’assure qu’il est bien de même longueur que le culot.
.Un petit coup de frein filet ..
et je le met en place en utilisant la bougie.
Je ne peux pas m’empêcher d’essayer de dévisser pour voir si ça tient et effectivement, le manchon reste bien en place
Remontage de la déco et de la bougie avec son fil.
Démarrage et test sur route concluants…je suis trop content.
J’ai mis deux heures en prenant bien mon temps et je vais laisser 20 euros et une bonne bouteille de vin à mon mécano pour le manchon et le prêt du matos….quand on a la chance d’avoir un mécano de cette sorte, on fait en sorte de le gâter dès qu’on peut
Voilà….